Un « oui » qui en vaut deux ?

Certains déplorent que la procréation médicalement assistée (PMA) ait été associée au mariage pour tous. A l’issue du vote, les partisans du référendum ont tendance à estimer légitime le « oui » au mariage pour tous. En revanche, ils pensent qu’il aurait été nécessaire de traiter séparément la PMA.

Je suis d’un tout autre avis. Je trouve personnellement que les deux sujets se recoupent. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de rétablir un équilibre. Les personnes LGBT faisaient l’objet d’une double discrimination : elles étaient exclues du mariage civil et exclues du recours à la PMA. Or, les personnes hétérosexuelles bénéficiaient de l’un comme de l’autre, avec des restrictions précises pour l’assistance médicale. Ce double déséquilibre devait donc être traité en une seule fois, puisqu’il occasionnait des souffrances pour les personnes LGBT.

On me dira que l’équilibre n’est pas tout à fait rétabli. Je le concède : les gays sont prétérités. Mais dans leur cas, il n’y a pas d’équité à rétablir, puisque la GPA est de toute manière interdite en Suisse. S’il fallait plus tard envisager cette question extrêmement débattue, il faudrait le faire avec beaucoup de précautions et élaborer des règles nous prémunissant contre tout dérapage, notamment pour les mères porteuses.

Bref, en résumé, le peuple n’a pas eu à dire deux fois « oui » (mariage + PMA), mais une seule fois. Un « oui » qui en vaut deux ? Pas du tout : un seul « oui » massif pour un même réajustement.

Yvan Bourquin
Membre du groupe « Eglise inclusive » et co-éditeur du livre « L’Accueil radical ».