Jésus a dit : « Aime ton prochain comme toi-même » (Marc 12,31). Par obéissance à ce commandement, beaucoup de gens manifestent de l’empathie envers des personnes en difficulté, sont prêtes à donner de leur temps, voire de leur argent pour les aider. Toutefois, ces mêmes personnes peuvent être très dures et manquer totalement de générosité envers les personnes de leur propre famille. C’est étonnant, non ? Mon premier prochain n’est-il pas mon/ma conjoint.e ? Mes enfants ? Mes tout-proches ?
Au sein d’un couple, on se parle parfois d’une manière totalement dépourvue de bienveillance et de gentillesse. En fait, jamais on n’oserait parler ainsi à nos amis, aux membres de notre familles, à nos collègues, car on sait qu’ils se détourneraient de nous. Mais au sein du couple, on se dit que, l’autre se sentant engagé envers nous, il/elle ne va pas partir.
En fait, c’est une très mauvais idée de jouer avec cela car, même si l’autre ne part pas, cela va nous éloigner, rompre l’intimité, la complicité. L’autre va se protéger, rentrer dans sa coquille. La sexualité va en pâtir, car, pour qu’un couple se sente à l’aise dans le moment de sexualité, il faut que, le reste du temps, chacun ait ressenti de la bonté, de la joie d’être ensemble. La sexualité est alors le couronnement des paroles affectueuses, de la reconnaissance exprimée, de la gentillesse manifestée de multiples manières.
Dès lors, lorsque Jésus dit « Aime ton prochain comme toi-même », il veut peut-être dire « Aime ton conjoint comme toi-même ». Ainsi donc, nous n’avons pas à chercher très longtemps qui est notre prochain : il est là, à côté de moi, ou dans la chambre à côté.
Et si j’investissais la même énergie pour ceux et celles qui sont à l’intérieur de ma famille que pour mon prochain qui est à l’extérieur de ma famille ? Est-ce que ma vie de famille ne serait pas bien plus belle ? Est-ce que ma vie de couple ne serait pas plus heureuse ?